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Le multimédia et l’art de la présentation pour l’apprentissage

Le multimédia et l’art de la présentation pour l’apprentissage
© S. Sautereau/Urba Images Sever
Schémas interactifs, incrustations de vidéos dans un texte, navigation par hyperliens, lecture et enregistrement audio, etc. : les enrichissements de formes et de contenus offerts par le multimédia peuvent contribuer à favoriser les apprentissages. Oui, mais sous certaines conditions…

L’accès aux ressources numériques dans les écoles en France ne cesse de croître. De plus en plus, enseignants et élèves sont amenés à utiliser, et parfois aussi à produire, des documents multimédias allant de la simple page Internet jusqu’aux manuels numériques. Chacun de ces documents permet de présenter de manière très riche des contenus pédagogiques autrefois limités au texte écrit uniquement. La question que tout enseignant se pose est celle de savoir ce qu’apporte le multimédia pour l’apprentissage des élèves. Apprend-on mieux avec ces riches présentations qu’avec un texte simple ? La réponse apportée par les études menées à ce sujet depuis une vingtaine d’années est positive, mais conditionnelle. Un apport existe, à condition de respecter certains principes de conception des documents. Les “principes” en question correspondent à des règles assez intuitives, mais qui ne sont pas simplement des règles de bon sens. Ils ont été formulés grâce aux progrès de nos connaissances sur la mémoire et les processus cognitifs de traitement de l’information, à l’observation empirique du comportement des élèves, et à l’évaluation de leurs acquis avant et après l’usage des documents multimédias. Une notion centrale derrière ces principes est celle de “charge cognitive”. La charge cognitive est l’effort mental nécessaire pour apprendre, qui est présent dans toute situation d’apprentissage scolaire. Si l’effort à fournir dépasse les limites de nos ressources, on peut se retrouver dans une situation de “surcharge cognitive”. Par exemple, si un élève doit apprendre à décrire les animaux de la savane africaine à partir de la lecture d’un site Internet gorgé d’images et de liens non linéaires, qui l’obligent à faire des allers-retours permanents entre les pages, l’effort employé pour apprendre à naviguer dans le site prendra le pas sur l’effort nécessaire pour apprendre les noms et caractéristiques des animaux. On dit alors que cette charge cognitive est “externe” à l’apprentissage, car elle n’est pas en lien direct avec l’objectif pédagogique principal. Si, au contraire, la navigation est aisée et l’effort de l’élève se concentre sur la compréhension des caractéristiques des différents animaux, alors la charge cognitive est “utile” à l’apprentissage. Le but de la recherche sur le multimédia est de mesurer la charge cognitive et de trouver les moyens de la “maîtriser”, c’est-à-dire, de mieux présenter les contenus multimédias afin de s’assurer que l’effort à dépenser est compatible avec les ressources cognitives de l’élève et qu’il est utile à l’apprentissage. Actuellement, plusieurs principes peuvent être énoncés sur la base des résultats de recherche, dont quatre sont présentés ci-dessous.

Des images, oui, mais pas n’importe lesquelles ...

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