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Reportage

La géométrie sous un autre angle

La géométrie à l'école primaire
© DR
La géométrie doit être concrète : c’est le credo d’Agnès Gateau, enseignante en CM1-CM2 à Étigny, dans l’Yonne. Elle a recours pour cela aux autres disciplines, notamment la géographie. Aujourd’hui les élèves complètent leurs connaissances des angles et découvrent les bissectrices, en partant du tracé des fuseaux horaires.

À quoi ça sert la géométrie ? Les élèves qui passent par la classe d’Agnès Gateau ne poseront peut-être plus cette question à leurs parents. Pour sortir cette discipline abstraite de son carcan, l’enseignante a mis au point cette année une séance en lien avec la géographie. Elle débute donc la leçon sur les angles en affichant au tableau... un planisphère sur lequel elle a tracé des fuseaux horaires. "Je n’ai pas tout fait, seulement certaines choses. Que peut-on observer ?", demande-t-elle. Les élèves ont repéré les chiffres qu’elle a inscrits en bas des fuseaux : – 2, – 1, 0, + 1, + 2. Mais ils mélangent encore la latitude et la longitude, abordées lors d’une précédente leçon en géographie. Ils finissent par se souvenir que la latitude se définit par rapport à l’équateur, les "traits" qu’ils observent correspondent donc à des longitudes. Ils retrouvent aussi la notion de méridiens et le fameux méridien de Greenwich, que l’enseignante ajoute sur son planisphère. "Les droites que j’ai tracées sont une sorte de méridien. À quoi servent-elles ?", leur demande Agnès Gateau. Personne ne sait. "Sur quoi avons-nous travaillé hier ?", interroge-t-elle. "La nuit et le jour", "l’été et l’hiver", proposent les élèves. C’est finalement un élève fort en géographie qui donne la réponse : "Ce sont les fuseaux horaires." Les enfants doivent ensuite trouver le nombre de fuseaux horaires. Ils hésitent entre 12 et 24, mais ce sera finalement 24, qui permet de retrouver les 24 heures d’une journée.

Sortir du contexte
Pourquoi ce détour par la géographie ? "L’idée est de leur faire faire un maximum de mathématiques sorties du contexte d’une leçon de maths. Comme on travaille en géographie sur le globe terrestre et sur les lignes imaginaires tracées sur le globe, c’était l’occasion de faire un travail sur les angles, explique l’enseignante. L’objectif est aussi de leur faire comprendre que les premiers géographes étaient des mathématiciens." La séance a au préalable été préparée en géographie – les élèves connaissent Ptolémée et son système de repérage d’un point basé sur la longitude et la latitude – et en mathématiques – parallèle, perpendiculaire et angle droit sont connus. Ils ont aussi réalisé, au cours d’une précédente leçon, une rose des vents à huit branches, en construisant par pliage les bissectrices1, mais ce dernier terme ne leur a pas encore été donné. Avec la deuxième étape de la séance, on pénètre plus avant dans l’univers des mathématiques, tout en restant connecté au globe terrestre. L’enseignante sort des formes en papier et essaie de les faire reconnaître aux élèves. Ils passent en revue le rond, le cercle, la sphère, la boule... sans succès. Ils y arrivent finalement : c’est un disque. Il modélise la terre, l...

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