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Fiches pédagogiques
maternelle

3 questions à...Pascale Garnier

3 questions à...Pascale Garnier
Pascale Garnier est maître de conférences, IUFM, Université Paris-Est Créteil, CIRCEFT.

Olivier Barsolle : Quelle est la formation des nouveaux enseignants concernant l’éducation motrice en maternelle aujourd’hui ?
Pascale Garnier : La nouvelle formation initiale des enseignants du premier degré se fait aujourd’hui dans le cadre de masters universitaires (deux années d’études après la licence). Il n’y a plus de cadrage national pour en préciser des objectifs et des contenus. Elle est donc différente d’une université à l’autre, tout en étant soumise à un référentiel national de compétences professionnelles très globales. Depuis cette année, l’épreuve en EPS du concours de recrutement des professeurs des écoles est devenue optionnelle, et la préparation à cette épreuve l’emporte 3sur un objectif de formation professionnelle. Dans ce contexte, la formation des étudiants en EPS (maternelle et élémentaire) est très réduite (en moyenne autour d’une vingtaine d’heures par an). De même, la formation des professeurs des écoles stagiaires varie selon les départements et se réduit le plus souvent à une dizaine d’heures. Dans ces conditions, le temps de formation en EPS est très insuffisant pour aborder la diversité des activités inscrites au programme de 2008, mais aussi pour s’approprier des connaissances sur le développement de l’enfant, pour construire une cohérence entre les domaines d’intervention que suppose le socle commun de compétences, et enfin pour acquérir des gestes professionnels adaptés à cet enseignement particulier (gestion du groupe, du matériel…).

O.B : En quoi l’éducation motrice est-elle une discipline d’enseignement ?
P.G : L’EPS est en soi un temps spécifique où l’enseignant intervient avec des objectifs particuliers et met en place des dispositifs et des situations d’apprentissage, pour confronter l’enfant à des problèmes nouveaux, pour enrichir ses pouvoirs d’action ; se dépasser et se maîtriser : grandir en un mot. C’est aussi un temps qui s’articule avec les autres activités et domaines d’apprentissage dans la classe. L’EPS est irremplaçable : elle seule s’adresse à tous les enfants, là où une activité en club (babygym, etc.) ne concerne qu’une toute petite minorité. C’est aussi vis-à-vis des parents que l’enseignant donne à voir et à comprendre qu’il y a là matière à apprentissages. La plupart ne s’imaginent pas la richesse de ces activités, ni comment elles participent au bien-être de l’enfant et à la globalité de son développement.

O.B : Que diriez-vous à un enseignant qui ne propose pas de séances d’activités motrices ?
P.G : Tout enfant a droit à une éducation physique, au même titre qu’une éducation morale et intellectuelle : au-delà des programmes officiels de l’éc...

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